Faites ce que je dis… mais ne faites pas ce que je fais !
Lu dans Ouest-France le 22/02/2019
Flashée à 150 km/h en plein pic de pollution, Emmanuelle Wargon va régler l’amende.
Emmanuelle Wargon a fait savoir par son cabinet qu’elle allait régler son amende. Le véhicule de la secrétaire d’État à l’Écologie a été flashé à 150 km/h, jeudi 21 février sur l’autoroute A1, en plein pic de pollution, alors que la vitesse était limitée.
La voiture de la secrétaire d’État à la Transition écologique, Emmanuelle Wargon, a été enregistrée à 40 km/h au-dessus de la vitesse maximale autorisée lors d’un pic de pollution.
Lors de ces pics, la préfecture peut prendre des mesures de restrictions de vitesse sur les routes.
« Il y avait un pic de pollution et nous n’étions pas au courant. C’est une erreur de notre part. La ministre va régler l’amende dès qu’elle la recevra », a déclaré son cabinet. « Ils ont dû rouler vite car ils étaient pris dans l’urgence de l’agenda mais ce n’est de toute façon pas une excuse », a ajouté son cabinet, assurant qu’il « redoublerait de vigilance pour que cela ne se reproduise plus ».
Toutefois, comme nous l’indiquait un policier, jeudi, la mesure de restriction de vitesse était « indiqué(e) en gros sur tous les panneaux de signalisation et répété(e) en boucle à la radio, sur 107.7 ». D’autre part, les préfets qui prennent cette mesure, selon des critères très précis, sont tenus d'en informer le ministère de l’environnement.
(NDLR : si la ministre a réglé l'amende, l'histoire ne dit pas si le chauffeur a perdu ses points de permis...)
Lu dans Le Figaro le 11/05/2016
L'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a été flashé dimanche dernier sur l'autoroute A75 à plus de 170 km/h au lieu de 110 km/h, rapporte RTL ce matin. Les douaniers ont d'abord cru à un go fast - un transport de drogues à grande vitesse - et se mettent alors à sa poursuite, a précisé le syndicat Solidaires Douanes.
L'échange entre les forces de l'ordre et Brice Hortefeux, qui doit se rendre aux fêtes champêtres de Champeix, dans le Puy-de-Dôme, est tendu. Philippe Bock, délégué Solidaires Douanes explique à RTL : "Les agents ont sûrement du faire comprendre à l'ex ministre que sa façon de conduire n'était pas forcément la plus adaptée, ce qu'il n'a apparemment pas apprécié. Il s'en est plaint à diverses autorités." Jusqu'au préfet d'Auvergne, selon Le Canard Enchaîné. L'ancien ministre de l'Intérieur, joint par la radio, dément et assure au Canard que l'un d'eux était "extrêmement agressif". "On ne traite pas les administrés de la sorte", a-t-il ajouté.
Pourtant, les deux douaniers ont été entendus et priés de s'expliquer, d'après le syndicaliste. "Ça se passe très mal parce que c'est un ex ministre. Ex ministre de l'Intérieur qui plus est. Les lois et règlements concernant le Code de la route devraient quand même lui parler. Là, finalement, c'est l'agent qui se fait gronder", assure-t-il. En attendant, Brice Hortefeux a échappé à l'amende et au retrait de points, les douanes n'étant pas compétentes pour les excès de vitesse.
(NDLR : les faits parlent d'eux-mêmes et nous n'avons rien à déclarer...)
Lu dans Le Temps le 12/11/2003
Nicolas Sarkozy, ministre français de l'Intérieur, et Gilles de Robien, ministre des Transports, ont été surpris par des journalistes en plein excès de vitesse alors qu'ils venaient inaugurer les premiers appareils fixes de contrôle.
C'est le genre de nouvelle dont les automobilistes français raffolent : lundi 27 octobre, deux de leurs ministres ont été «flashés» en excès de vitesse par les journalistes de l'hebdomadaire Auto plus. La paire est composée de Gilles de Robien, ministre des Transports, à ce titre chargé de la sécurité routière, et de Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, surnommé «speedy» à cause de sa vibrionnante activité dès qu'il s'agit de sécurité. Pour Nicolas Sarkozy, cet excès de vitesse constitue une récidive, au moins, puisque, peu de temps après son arrivée au gouvernement, il avait déjà été surpris roulant trop vite dans un convoi officiel. Les infractions qu'Auto plus a relevées à la jumelle laser ce 27 octobre se sont déroulées alors que les deux ministres, dans des convois séparés, se rendaient à l'inauguration officielle des… nouveaux radars automatiques destinés à sanctionner les conducteurs qui dépassent les vitesses autorisées.
Selon Auto plus, paru hier, le lundi 27 octobre le convoi de quatre voitures et cinq motos qui accompagnait Nicolas Sarkozy à l'inauguration de la première cabane-radar automatique, dans la banlieue parisienne, a été flashé par les lunettes lasers de ses reporters à 103 km/h. Trente-trois km/h au-dessus de la vitesse autorisée sur cette portion de la RN 20 ! Quelques instants plus tard, au même endroit, c'est-à-dire à trois kilomètres du nouveau radar, Gilles de Robien était photographié à 98 km/h. Sur le chemin du retour, les chauffeurs des deux ministres ont un peu levé le pied, comme pour montrer qu'ils avaient tenu compte des déclarations officielles sur la sécurité. Ce qui ne les a pas empêchés une nouvelle fois de griller de plus de 20 km/h la vitesse autorisée.
Si les nouveaux radars, dont un exemplaire venait d'être inauguré en grande pompe, avaient d'ores et déjà fonctionné, les ministres auraient reçu automatiquement, et sans moyen de faire jouer des «passe-droits», une amende minimum de 135 euros. C'est ce que reçoivent en moyenne deux milles conducteurs français, chaque jour, depuis la mise en place de ces cabines automatisées. Autant dire que dans un pays où le lobby de la voiture est, toutes proportions gardées, aussi virulent que celui pour le port d'armes aux Etats-Unis, l'arrivée de ce nouvel équipement a suscité des polémiques.
A peine installés, ces nouveaux radars qui, via l'informatique, identifient le véhicule en faute et envoient les amendes à leurs propriétaires, ont été vandalisés. Certains ont été criblés de plomb, d'autres recouverts de peinture. Puis des avocats se sont mis de la partie. Ils ont mis en cause la validité des PV distribués par ces radars durant le week-end de la Toussaint, au motif que leur arrêté d'homologation n'avait paru que le lundi suivant au Journal officiel. De même, ils comptent attaquer cette mesure, et se constituer avec les contrevenants une vaste clientèle, en s'interrogeant sur la validité d'une opération-sanction qui se fait automatiquement par simple opération informatique.
Autant de comportements qui s'inscrivent dans une tradition française qui veut que l'automobiliste se sente considéré comme une «vache à lait» pour l'Etat. Une tradition qui a longtemps fait des héros de ces «Français débrouillards» qui savaient se jouer des contraventions. L'humoriste Jean Yanne s'était ainsi assuré un surcroît de popularité en racontant comment on pouvait débloquer les «sabots» placés par des policiers sur des véhicules mal garés avant d'être emmenés vers la fourrière.
Mais les temps sont en train de changer en France, où les dispositifs en faveur de la sécurité routière commencent à porter leurs fruits. Suivant la tendance amorcée depuis quelques mois, le nombre d'accidents et de victimes a encore nettement baissé au mois d'octobre. Mais c'est la réaction des ministères concernés par le scoop d'Auto plus qui indique cette évolution. Ils ne nient pas les faits. Celui de l'Intérieur fait valoir que la présence de motards en tête du cortège garantissait la sécurité. (NDLR : eh oui, on avait déjà recours à l'alibi en 2003 …) Mais pour la porte-parole de Gilles de Robien, interrogée par l'AFP, «le fait d'être ce jour-là en retard et pris en charge par un convoi sécurisé n'est pas une excuse». «Personne n'est au-dessus du code de la route et certainement pas le ministre des Transports […] Le ministre doit respecter les limitations comme les autres. Il s'y efforce, notamment lorsqu'il est lui-même au volant mais, pour lui comme pour beaucoup de gens, il y a encore des progrès à faire pour changer des mauvaises habitudes», a ajouté sa porte-parole.
Lu dans Le Figaro le 24/10/2011
Excès de vitesse : ces hommes politiques trop pressés
Les plaisanteries allaient bon train dimanche soir sur la toile pour saluer la performance routière de Jean-Paul Huchon. Le président PS de la région Ile-de-France a été flashé dimanche vers 16 heures, à 171 km/h au lieu de 130 km/h sur l'autoroute A13 à hauteur d'Evreux (Eure). Il roulait avec un véhicule du Conseil régional et s'est vu retirer son permis sur le champ par les gendarmes qui l'ont arrêté.
L'information a été révélée par nos confrères du site internet de TF1 et s'est ensuite vite répandue sur internet. Sur Twitter, les commentaires alternaient entre la référence ironique au Grand Paris Express, la ligne de métro sur laquelle il planche avec le Conseil régional, sur le fait qu'une semaine après avoir perdu la primaire perdue par Aubry, il perdait son permis, ou encore sur le fait que s'il lorgnait un poste de ministre des Transports dans un futur gouvernement socialiste, il venait d'entacher sérieusement son CV.
Xavier Bertrand flashé à 140 km/h au lieu de 90.
Jean-Paul Huchon n'est pas le premier homme politique à être pris en flagrant délit d'excès de vitesse. Durant la campagne présidentielle de 2007, des journalistes d'Auto Hebdo avaient suivi les candidats à l'élection. Nicolas Sarkozy avait été suivi à 190 km/h sur une autoroute, Jean-Marie Le Pen à 185 km/h, tandis que François Bayrou avait été surpris à 120 km/h sur une voie limitée à 70 km/h. Ségolène Royal s'était elle fait piéger à 158 km/h sur une double voie limitée à 110 km/h.
Xavier Bertrand a, lui, été flashé de nuit à 140 km/h sur une voie limitée à 90 km/h entre Pornic et Nantes en 2010. Enfin, José Bové a été flashé à 135 km/h au lieu de 90 km/h à l'automne 2009. Preuve que l'amour de la vitesse traverse tout l'échiquier politique.
Lu dans Closer le 15/05/2017
Edouard Philippe : le gros excès de vitesse du nouveau Premier ministre ressurgit
En 2015, Edouard Philippe, qui vient d'être nommé Premier ministre ce lundi 15 mai, avait commis une grosse infraction de la route en étant flashé à 150km/h au lieu de 110 km/h sur l'A13.
Comme le rappelle BFM TV, Edouard Philippe a connu quelques déboires sur la route. En octobre 2015, il a été pris par la patrouille pour excès de vitesse. A bord de son véhicule, le membre des Républicains a été flashé à 155km/h au lieu de 110 km/h sur une portion de l'autoroute A13 en direction de Paris. Pour voir enfreint le code de la route, Edouard Philippe a écopé d'une suspension de permis de trois jours et il a perdu quatre points sur son papier rose sans oublier une lourde amende.
S'il avait voulu regagner la capitale pour un motif familial, le nouvel homme fort du gouvernement a assumé publiquement "cette infraction regrettable." "Si je choisis de la rendre publique, c'est que nos concitoyens attendent légitimement de leurs élus l'exemplarité et que je suis convaincu, par ailleurs, de la nécessité d'être ferme en matière de sécurité routière", a-t-il ajouté dans un communiqué. Dans les prochains mois voire années, Edouard Philippe ne sera plus confronté à ce genre de tracas. Son nouveau poste de Premier ministre lui vaut de disposer d'un chauffeur personnel.
Mais ne soyons pas trop cruels avec nos ministres, nos élus, nos élites…
Tout cela n'est que la démonstration éclatante que nous ne sommes que des humains, que nous sommes tous soumis à des pressions de tous ordres qui nous font parfois enfreindre la règle. Alors, plutôt que de traquer la faute au moyen de stratagèmes sournois, ne serait-il pas préférable d'alléger ces pressions, voire de les faire disparaître lorsque c'est possible ?
Pourquoi ne pas essayer de ralentir… le rythme de la vie ?
Ainsi, pour que nos ministres puissent nous donner l'exemple, leurs chefs de cabinet devraient peut-être apprendre à organiser leurs agendas de façon réaliste : s'ils pensent qu'un ministre peut repartir à 10h00 en voiture du magnifique musée de Sologne à Romorantin pour aller inaugurer le même jour à 14h00 un lycée à Toulouse sans poser le moindre problème à son chauffeur, qu'ils sachent que des applications de calcul d'itinéraire existent aujourd'hui, et qu'elles donnent une idée précise du temps nécessaire.
Et pour notre quotidien à nous, il pourrait être utile que les crèches et les garderies accueillent nos bambins dans une amplitude horaire adaptée à nos incompressibles impératifs professionnels et routiers. Ce n'est qu'un exemple parmi cent, mais il est concret et concerne tellement de parents qui aimeraient bien, eux aussi, rouler cool !
